Rendre à César
Tant que j'y suis, je vais directement ajouter un chtite à article que j'ai publié sur http://anarchie.joueb.com en réponse à une critique en règle du grand méchant capitalisme et de son infâme allié étatique : J'ai lu dans les textes précédents de nombreuses analyses pertinentes, des arguments plus que solides et des finalités on ne peut plus louables. En revanche dès qu'on entre dans le concret, on sombre dans les mêmes travers que Marx, à savoir l'évacuation totale du concept de pouvoir lorsqu'il s'agit de mettre en place un système alternatif ou d'envisager la puissance du système capitaliste.
Quand je parle du concept du pouvoir je ne parle pas de celui des capitalistes sur les travailleurs, mais de celui que chaque être humain et que chaque organisation (y compris autogérée) va vouloir acquérir et développer ne serais que pour éviter de disparaître.
Le type de système (à base de groupe autogérés et faisant abstraction de tout Etat) que vous mettez en avant me paraît par conséquent totalement utopique. Croire en l'autogestion et en l'abstraction de l'Etat, c'est nier le fait qu'au sein de toute organisation, des individus vont vouloir prendre le pouvoir pour exister plus que les autres et favoriser leur propre survie ou celle de leurs idées. De même toute organisation va avoir tendance à quérir du pouvoir afin de garantir sa pérennité et accroître son influence.
Sans les gardes fous posés par les règles sociales et étatiques on arrive donc irrémédiablement à une foire d'empoigne qui débauche au mieux à une dictature et au pire à une anarchie (ah oui c'est peut-être le but, quoi que je ne pense pas, à lire vos textes, que l'anarchie soit tant un but qu'un moyen pour arriver à un monde plus humaniste) qui ne parviendrait qu'à détruire tous les acquis lentement accumulés par l’humanité.
Or donc, le capitalisme reste la plus puissante machine à accumuler jamais inventé. Que son moteur soit également le plus polluant je le concède volontiers. Mais nier que de tout temps, la loi de ceux qui voulaient accumuler n'ait été la plus forte, c'est nier toute l'histoire de l'humanité.
Par conséquent vous pourrez lancer toutes les révolutions de l'univers et disserter sur les méfaits du capitalisme jusqu’à la fin des temps, mais tant que vous n'accepterez pas que c'est parce qu'il répond mieux que les autres systèmes à l'impératif de fournir le pouvoir qui permet d'asseoir sa volonté, vous tournerez inexorablement en rond.
Donc, oui la meilleure chose à faire est d'adapter le capitalisme, le pervertir pour en faire une machine moins inégalitaire, lui apprendre à accumuler non pas que la matière, mais aussi la connaissance et enfin éduquer le mieux possible le peuple pour le détacher de l'attirance naturelle pour le pouvoir et l'accumulation. Alors seulement la société et les individus pourront choisir leur direction et échapper à leur instinctive aliénation.
Ecrit par cyunreal, le Samedi 4 Décembre 2004, 02:40 dans la rubrique "1. Journal de bord del commandante".
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