Jamais sans mon slip
Tout d’abord la réponse à ces deux haletantes questions : 1. Savoir où en est ma domiciliation Et bien nulle part, j’ai bien rempli toutes les formalités administratives nécessaires, mais il me faut maintenant attendre d’arriver à la fin de la période d’essai de mon CDI pour recevoir une carte de séjour. Putain de fascistes de merde est la première réflexion qui me vient à l’esprit, puis assez rapidement je me dis que je m’en fous je ne suis domicilié nulle part. Je suis nul part depuis près de 21 mois, voir même depuis encore plus longtemps, je commence donc à m’habituer à être une espèce de nomade sans concession. 2. Savoir ce que je dois faire pour mes impôts Apparemment rien. D’après mon interlocutrice tout devrait m’arriver par la poste très prochainement. Evidemment ça n’était pas le cas… mes parents ont reçus leur déclaration et moi rien, y a donc anguille sous roche. Par-dessus le marché il semblerait que je puisse récupérer pleins de thunes parce que j’ai bossé que six mois sur l’année. Je crois donc que pour une fois je vais faire comme tout le monde et essayer de faire valoir mes droits, histoire de faire semblant d’être un peu intégré dans la société. A part ça rien de neuf, mes heures de sommeil partent en couille totale, je vais tenter de créer un site web avec Front Page 2000 pour faire plaisir à mon Popa (c’est fou ce que je peux être influençable, il suffit de me tanner 4 mois pour que je cède à des caprices assez absurdes). J’ai aussi pu constater comment une politique d’immigration absurde pouvait détruire à petit feu des personnes assez exceptionnelles : un ex-policier des forces spéciales venu du Far-Est (le vrai, celui des gars qui règlent leurs différents à coup de kalash), fan du seigneur des anneaux, de Douglas Adams, de Noam Chomsky, d’arts martiaux et qui semble adorer partager ses connaissances, est lentement entrain de se foutre en l’air et de péter les plombs parce que personne en Europe n’a les couilles de mettre en place une vrai politique de l’immigration. Résultat il attend depuis plus de 6 mois que ses demandes soient toutes rejetés, ne peut cependant pas quitter le pays parce que certes l’Europe, c’est une réalité, mais surtout pour les Européens (pour les autres ça semble être au mieux une forteresse et au pire un mirage), n'a évidemment pas le droit de travailler et erre dans un nomansland, où l'argent est aussi facile à gagner qu'à dépenser (non les sans papiers ne paient pas d'impôts, mais ça ne les empêche pas de se faire racquetter). Bref, une fois que je croise un flic qui a l’air d’être censé, c’est un déserteur occupé à se faire briser par une démocratie qui ne penserait pas une seconde à l’engager pour relever le niveau de ses troupes (non mieux vaut engager de supers adjoints à la sécurité et autres rescapés de la loterie trisomique). Bref comme je passe mon temps à le répéter, aujourd’hui il y a deux vrais problèmes desquels découlent une bonne partie des maux de notre société : l’immigration et les prisons. Dans les deux cas on déshumanise les gens, parce qu’on ne veut pas sincèrement se demander comment les intégrer. Monde de fiotte. Bon mais je m’égare et demain je vais devoir me lever tôt pour faire un tour à BXL la belle. Au programme, j’en sais rien, payer les factures certes, mais pour ce qui est de voir des gens tout le monde m’a envoyé sur les roses en même temps. Ca n’est peut-être pas plus mal, j’ai pris mon digital et je ferais un ptit safari histoire de garder une trace numérique de la ville qui a failli me faire trépasser.
Ecrit par cyunreal, le Vendredi 14 Janvier 2005, 02:22 dans la rubrique "1. Journal de bord del commandante".
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